jeudi 25 février 2010

LES VISAGES DE BRULE-MAISON








J’ai réussi à trouver à droite et à gauche des représentations graphiques de Brûle-Maison.
Beaucoup sont fantaisistes !
Cependant, grâce au portrait de sa fille Marie-Catherine, on peut lui donner un visage !
A noter que le portrait de sa fille ressemble assez à l’œuvre en couleur de BOLDODUC, représentant le chansonnier un verre à la main.
On trouvera aussi une concordance intéressante avec le portrait figurant dans le livre de DESROUSSEAUX et le portrait de Marie Catherine.
Pour ma part, pour célébrer Brûle-Maison, je porte une perruque et un tricorne.
La légende c’est la légende !

dimanche 21 février 2010

LE VOYAGEUR




Brûle-Maison est connu comme colporteur, à ce titre il a chanté dans toute la Flandre wallonne de même que dans le Hainaut.
Il est même passé à Tourcoing (ce qui est presque de l’inconscience !!!).
Brûle-maison a même été chanter à Paris (au Pont-neuf, pas au stade de France bien sûr !).
Et…
Il a effectué un pèlerinage à Rome ainsi qu’à Saint Jacques de Compostelle !!!
Nous sommes au XVIII éme siècle, pas à l’époque du TGV.
Cela constitue pour quelqu’un qui n’était ni noble ni riche bourgeois un petit tour de force.

LES CHANTEURS DE RUE DE LILLE



Brûle-Maison chantait et vendait des chansons à l’époque.
Tout le monde chantait en ce temps et la diffusion en milieu populaire ne connaissait pas d’autre média que la rue…
Cela peut paraître ancien, voire antique…
Mais !
Mon père me parlait parfois des chanteurs de rue d’avant guerre (la seconde), à Lille.
Voici, à titre d’exemple le début d’un film d’avant guerre :
Sous les toits de Paris de René Clair.
Consultable sur youtube
Le film commence en mettant en scène un groupe autour d’un chanteur de rue…
Cela nous replonge dans l’ambiance de cette époque e t je vous invite fort cordialement à y jeter un œil, car je n’ai pas pu le mettre sur le blog !
L’activité des chanteurs de rue cessera avec l’arrivée du poste de radio.
Attention, je parle des chanteurs et vendeurs de chansons, car on chantait AVEC.
J’aurai cependant une petite pensée pour JIMMY, le guitariste qui chantait si bien, rue de Béthune dans les années 70 et qui mourût tragiquement sous le couteau d’un gibier de potence.
Et, de Valentin, le clochard céleste qui jouait et chantait dans la même rue dans les années 80.
C’était au siècle dernier…
IN MEMORIAM ! Mais l’époque des chanteurs de rue n’est pas si lointaine que cela…



Le dessin est de moi hi! hi!

LA CULTURE DE BRULE-MAISON




Nous sommes au XVIII éme siècle.
Brûle-Maison vend des rubans et des chansons qu’il écrit.
Qu’il écrit !
Pour l’époque c’est même assez rare !
De plus, certaines pasquilles sont émaillées de citations latines !!!

Notre héros est donc un homme qui possède une certaine culture, pour l’époque !

Le dessin d'illustration est du merveilleux SIMONS.

On admirera la finesse du dessin.

Car SIMONS avait de multiples talents...

Mais ceci est une autre histoire !

LE CONTEXTE HISTORIQUE





1678 Naissance de François COTTIGNY.


Lille est française depuis l’annexion par le roi Louis XIV. Le prénom de François est certainement le plus français des prénoms.


Il est né français en Flandre Wallonne.


Il connaitra l’attaque et le siège de Lille par Eugène de Savoie et du Duc de Mal borough (le fameux Malbrouk de la chanson, pas le cow-boy à la cigarette !).


Il connaitra la reddition du Boufflers dans la citadelle et connaitra l’occupation hollandaise.


Mais, il ne verra pas Voltaire présenter sa pièce de théâtre « Mahomet ».


Et ne croisera pas le divin Mozart en passage à Lille à l’âge de 9 ans en…
Car il mourra en 1740…

EN QUOI EST-IL SI IMPORTANT ?



Brûle-Maison a été une figure centrale du folklore lillois avant de sombrer dans l’oubli :
Il a en effet le mérite d’être le premier de la liste de nos chansonniers patoisants.
Brûle-Maison est un colporteur, il utilise le
«Véritable patois de Lille ».
Succèdera son fils Jacques qui reprendra le surnom de Brûle-Maison ».
J’ai également une vague trace d’une association du XIX éme siècle « les enfants de Brûle-Maison », plutôt enfants spirituels que réels…

Ensuite, DESROUSSEAUX l’auteur du petit Quinquin.
Le poète de Tourcoing WATTEEUW qui prendra le surnom de BROUTTEUX en souvenir du sobriquet des tourquennois selon Brûle-Maison…
Le grand SIMONS exaltera notre chansonnier en le portant à la télévision et en réalisant deux dessins et un tableau.
Tous font référence au père fondateur.
A un tout autre niveau, moi-même, bien modestement, je me transforme les nuits de pleine lune comme un loup-garou en Brûle-Maison (j’rigole, quoique…) afin de raconter l’histoire de notre chansonnier.

dimanche 14 février 2010

La petite histoire de Brûle-Maison


Nous sommes au début du XVIII e siècle à LILLE, un petit marchand mercier qui a pour nom François COTTIGNY se fait surnommer :
Brûle-Maison, il est chansonnier, et deviendra DE COTTIGNY par son fils.

On ignore sa date de naissance, mais il est baptisé le 16 janvier 1678 en la paroisse de Sainte-Catherine et reçoit le prénom de François.
Il se marie en juillet 1706 en la même paroisse avec Marie-Thérèse GOUVION, et meurt le 1 er Février 1740 en paroisse de Saint-Etienne.
Il a eut huit enfants mais on ne retiendra que son fils Jacques, qui naquit le 18 Octobre 1706 et qui tentera de continuer l’œuvre de son père.
On le représente souvent avec en main un bâton ayant a son extrémité une petite maison en papier.
En effet, la légende raconte que pour attirer l’attention des passants, il mettait le feu à la petite maison en papier au bout d’une perche.
C’était le signal, les gens venaient écouter ses chansons et ses histoires.
Son sujet de prédilection était les tourquennois…
C’était surement l’expression d’un état d’esprit des lillois de l’époque, très hostile à la concurrence des tourquennois. On peut parler en ce temps d’une sorte de guerre économique.
En effet, les deux villes étaient en lutte industrielle.
Depuis Brûle-Maison, les tourquennois sont associés à la brouette.
Les broutteux…
Les brouettes étaient nombreuses à Tourcoing, ces véhicules servaient à transporter les tissus, la laine.
On imagine ces pauvres gens venant de Tourcoing à pied jusque Lille afin de ramener la laine qu’ils ont peignée chez eux.
Tout ce qui se passe à Tourcoing est un prétexte à Brûle-Maison pour les ridiculiser.
En retour, Il échappera à la pendaison, aux galères et à des coups de pistolet le jour ou il aura la mauvaise idée de se promener à Tourcoing…
A sa mort les tourquennois firent un grand feu de joie, dit-on, avec au milieu un long bâton et une bannière portant le nom de brûle-Maison.
Autour du feu, les tourquennois et les tourquennoises dansèrent toute la soirée !!!
Le surnom de CH’BROUTTEUX fut repris par un poète patoisant JULES WATTEEUW qui sut transformer cette insulte en étendard.

Mais sans Brûle-Maison point de Broutteux !

dimanche 7 février 2010

WATTEAU NOUS A LAISSE UN BIEN BEAU TABLEAU.


Le peintre lillois WATTEAU nous a laissé un bien beau tableau représentant un chanteur de rue.
Si ce n’est pas Brûle-Maison (mystère) cela nous représente bien le vendeur-chanteur de rue à l’époque où tout le monde chantait dans les rues de Lille.